Une escapade loin de tout mais proche de l’essentiel.
Dans les pentes raides de La Réunion un joli groupe de l’USY s’est bien amusé, dépensé et retrouvé
Ce sont ces moment hors du temps qui laissent des souvenir à jamais dans nos cœurs
Bravo à eux d’avoir réussi ce bel exploit
Bonne lecture
Filippo
La nuit dernière, j’ai fait un rêve …
Je me trouvais à la Réunion!
Profitons-en pour faire un peu d’histoire : « Département français de l’océan indien, d’une
superficie d’environ 2500 km2 qui n’était pas habité avant le 17eme siècle et qui compte
actuellement près de 250 espèces endémiques.
La Réunion d’abords appelée île Mascarin, puis île de Bourbon, dénombre aujourd’hui environ
950’000 habitants, principalement métis, issus de populations européennes, indiennes, malgaches,
chinoises, malaises et est-africaines. Les différentes cultures et religions cohabitent apparemment
sans problème, ce qui fait plaisir à voir surtout par les temps que nous vivons! ».
Donc, je me trouve sur cette île.
Certains diront : « Quelle chance! » et d’autres : « Mais qu’est-ce que tu faisais là-bas? »
« Je suis en train de monter des marches, ça doit bien faire la 599e aujourd’hui et il m’en reste
sûrement autant à faire, voire peut-être 2x plus à grimper ou à descendre, impossible de savoir, les
journées commençant tôt et finissant parfois tard, très tard, à la frontale …
Je me situe dans le magnifique Cirque de Mafate, sur le tracé de la « Diagonale des Fous », course
mythique de 170 km avec 10’000 m de dénivelé positif faisant partie du Grand Raid de La Réunion.
Je ne me rappelle plus qui m’a dit : « Tiens, si on allait faire la Diagonale des Fous sur 5 jours, ça serait
cool! ». Cool n’est pas du tout le bon mot pour définir ce parcours.
Et voilà, c’est pour cette raison, que je me retrouve là, sur ce sentier physiquement hyper exigeant, à
cheminer à travers des paysages incroyablement beaux où tout est vert, partout, tout autour, j’en
prend plein les yeux !
Et je ne vous parle pas de la nuit qui vient très vite et où tout devient … noir, partout, tout autour,
sauf quelques lumières au fond de la vallée qui nous guident parfois jusqu’au gîte .
Heureusement, je ne suis pas seule, d’autres fous – folles partagent ces moments avec moi. En
regardant d’un peu plus près, je vois Fabienne qui me dit : « Ca n’avance pas ces kilomètres; à la
montée, à la descente, de jour, de nuit, j’ai l’impression de ne pas avancer! Pourtant, nous sommes
physiquement en forme !? Mais c’est quoi ce terrain réunionnais : des escaliers, des marches
immenses, des échelles, mais aucun tronçon un tant soit peu roulant… »
Il y a aussi Michèle et son compagnon Pierre-Laurent. J’entends d’ailleurs Michèle qui lui dit : » On
nous avait pourtant prévenus : les sentiers de la Réunion c’est du costaud, du lourd, on ne peut pas
se rendre compte avant d’avoir testé le terrain. C’est sûr, les sentiers, spécialement dans ce fameux
Cirque de Mafate, c’est du raide, du très raide, des milliers de marches plus ou moins hautes, (voire
très hautes), des cailloux, des racines, des rochers glissants, des échelles, des cordes pour se hisser,
et quand dans nos Alpes, on parle de « passages délicats », ici ça peut durer pendant des kilomètres!
De toute façon, on ne fait que descendre tout au fond jusqu’à la rivière, pour la traverser, (et toi, tu
as vu une passerelle quelque part?) et remonter de l’autre côté … ».
Et puis bien sûr, l’équipe ne serait pas complète sans notre « Charly » euh notre Cédric qui m’avoue
que : « Tu sais, avant de partir j’ai encore regardé une vidéo sur le Grand Raid et je me rends bien
compte que boucler ce parcours ne sera pas simple pour moi, je ne suis pas très en forme depuis
quelques temps; maintenant que je suis là, je confirme, la « DIAG » est une course extrêmement
difficile au vu du terrain, des différences d’altitudes, de la météo…. Mais qu’est-ce que c’est beau!
Oui vraiment …c’est beau, du très beau, c’est dépaysant, du très dépaysant.
En poursuivant notre périple, nous croisons d’autres personnes: des randonneurs qui s’arrêtent pour
échanger quelques mots avec nous et qui nous prennent pour des « foldingos » lorsqu’on évoque
l’étape du jour, ou celle du jour précédent ; également des randonneurs d’un autre genre, ceux avec
un chargement sur le dos qui ont décidé de « bivouaquer» en chemin et il y a également les habitants
d’une grande gentillesse qui nous offrent un café (voire un rhum..) tandis que nous remplissons nos
gourdes au tuyau d’arrosage de leur jardin.
Et enfin, il y a tous ces moments de silence plus ou moins longs qui en disent parfois beaucoup plus
que n’importe quel discours : silence d’émerveillement pour profiter des paysages qui nous
entourent, silence de concentration pour ne pas se faire mal aux pieds, silence parce que tu es dans
« le dur » et que tu ne veux pas que les autres s’en rendent compte ; et finalement ces silences
finissent toujours par se faire rattraper soit par le bruit d’une rivière à traverser, soit régulièrement
par celui d’un hélicoptère !
Soudain mon réveil sonne… Quelle heure est-il ? 5h30? Je me retourne et je vois Fabienne, Michèle,
Cédric et Pierre-Laurent qui émergent aussi de leur couchette…
Ca alors, je n’ai donc pas rêvé !?, NOUS Y SOMMES POUR DE VRAI !
Quelle incroyable aventure nous avons partagé tous ensemble, pas moins de 140 km pour 8200 m de
D+ en 4 jours, des souvenirs à jamais gravés dans nos coeurs, merci c’t’équipe!
Claudine
Ne REVE pas ta VIE, mais VIS tes REVES… Bernard Asleyr
